South Pigalle

5 août 2016

Anciennement connu sous le nom de « La Nouvelle Athènes » et célèbre pour ses maisons closes transformées en sex-shops peu reluisants, le quartier qui s’étend de la rue Blanche à la rue Rochechouart s’est vu rebaptisé South Pigalle ou SoPi. Et ce changement de nom est loin d’être anecdotique : le quartier est aujourd’hui l’un des plus branchés de la capitale et on ne compte plus le nombre de jeunes créateurs et de restos tendances qui poussent le long de ses artères. Découvrez avec nous l’envers du décor.

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Crédit : pento.fr

Oubliez le Moulin Rouge et ses hordes de touristes pour découvrir la face cachée du quartier de Pigalle. Tout commence vraiment en 2006, avec l’ouverture de l’Hôtel Amour au 8 rue de Navarin. Le pari est risqué : mais les célèbres frères Costes – rois de la nuit parisienne – en ont vu d’autres. Ils investissent cette ancienne maison close pour la transformer en boutique hotel dont le succès ne s’est jamais démenti et leur « coup de folie » a amorcé la transformation de ce coin du IXe arrondissement. En 2015, le quartier accueille d’ailleurs un nouvel hôtel ultra-branché qui confirme la tendance : c’est le Grand Pigalle hôtel, réalisation des trois amis aux commandes de l’Experimental Group. Au 29 rue Victor Massé, derrière une belle façade haussmannienne emblématique du IXe arrondissement, la décoration rend hommage à l’univers de Wes Anderson et au passé de Pigalle, avec un bar à cocktail branché et un menu de restaurant signé Passerini.

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Crédit : hotelsandheels.com

Si certaines rues de SoPi accueillent désormais plus de poussettes que de fêtards, il serait faux de croire que le quartier s’est assagi. Les nuits y sont toujours très longues et l’ambiance festive chère à Toulouse-Lautrec et autres poètes maudits qui régnaient ici en maîtres au XIXe siècle est toujours de mise. Mais aujourd’hui on s’encanaille dans des bars à cocktails revisités où les meilleurs mixologistes de la scène parisienne rivalisent d’ingéniosité. Du Pigalle Country Club (au 59 rue Jean-Baptiste Pigalle) rendant hommage aux bars de Brooklyn en passant par le Glass – un ancien bar à hôtesses à la façade en vitres teintées, mais au décor contemporain qui offre des cocktails originaux et des bières uniques à Paris – vous aurez vraiment l’embarras du choix.

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Crédit : youshould.eu

Véritable cœur vivant du quartier, la rue des Martyrs offre une autre image de SoPi : celle d’un coin de Paris qui séduit les familles bobo et les foodies. Surnommée « la rue du monoproduit » tant les boutiques spécialisées y sont nombreuses, elle séduira tous les épicuriens. Autour du Saumon au 56, Glazed et ses glaces au vinaigre balsamique au 54, la Chambre aux Confitures au numéro 9… on ne sait plus vraiment où donner de la tête. Vous vous en doutez, les restaurants ne sont pas en reste et le choix est tout aussi varié. Peco Peco, qui offre une sélection originale de tapas japonais au 47 rue Jean-Baptiste Pigalle, est une option idéale pour un Donburi sur le pouce au déjeuner ou un repas entre amis le soir. Plus loin, la Buvette au 28 rue Henry-Monnier revisite le bistrot parisien dans un décor new-yorkais spectaculaire et séduit tous les critiques.

Mais le quartier de SoPi offre bien plus que des restaurants, des traiteurs ou des bars : il regorge de boutiques de créateurs ou de concept-stores innovants. Le sept cinq, notamment, qui tient son nom du code postal de la ville d’où viennent tous les produits, est une véritable mine de trésors. Au 54 rue Notre-Dame de Lorette, deux amies anciennes étudiantes en école de commerce ont ouvert une boutique dédiée à l’univers des créateurs parisiens. En plus d’une décoration tendance, la boutique propose un coin café pour déguster un cookie ou un cupcake après avoir arpenté les rues du quartier.

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Crédit : Musée de la vie romantique

Et si vous avez envie de vous éloigner un peu de la cohue parisienne tout en découvrant les œuvres des célèbres artistes de l’époque Romantique, rendez-vous au 16 rue Chaptal pour découvrir le superbe Musée de la vie romantique. Sis dans une ancienne maison de maître nichée au fond d’une cour arborée, l’ancienne demeure du peintre Ary Scheffer rend hommage à une époque révolue qu’on prend plaisir à redécouvrir au détour d’une promenade. L’adresse est désormais connue, mais l’atmosphère n’a rien perdu de son charme et l’on aime toujours autant prendre un verre à l’ombre des grands arbres après avoir arpenté les couloirs de la maison ou découvert la verrière (qui fait aussi office de bar).

Loin des clichés d’un quartier sulfureux, SoPi se fait aujourd’hui la vitrine d’un Paris qui innove et qui sait se faire plaisir… sans tomber dans les travers du passé.

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