La santé mentale est un sujet qui intéresse beaucoup les médias en ce moment, et les livres de développement personnel se vendent comme des petits pains. La pleine conscience, qui désigne la conscience active de ses propres pensées, actions et motivations, est une préoccupation qui touche également tous les secteurs, de la technologie au voyage. Et il était temps. Poppy Jamie, présentatrice télé et entrepreneure, est la dernière en date à avoir lancé une application ayant pour but d’aider à soulager l’anxiété chez les millenials. Nous l’avons interrogée sur les challenges rencontrés lors de la création d’une startup tech, recueilli ses conseils pour trouver le bon équilibre, et cherché à comprendre comment rester concentré lorsqu’on jongle entre une multitude de projets en même temps.
Pourquoi avoir lancé Happy Not Perfect ?
Nous voulons mettre fin à cette épidémie de troubles mentaux - le stress et l’anxiété n’ont jamais été aussi élevés et présents chez les millenials. Leur impact est extrêmement négatif sur notre bien-être, et la façon dont nous nous sentons au quotidien, aussi bien mentalement que physiquement. Nous brossons nos dents et nous prenons soin de notre corps chaque jour, donc nous devrions avoir la même approche avec notre cerveau. C’est un muscle dont nous devons prendre soin, et à part la méditation, je n’ai pas trouvé d’outil vraiment efficace.
Comment vous différenciez-vous de vos concurrents de l’industrie du bien-être, tel que Headspace ?
Nous avons une approche interactive de la pleine conscience. Headspace est très bien pour la méditation, mais pour celles et ceux qui souffrent de troubles de l’attention ou qui veulent essayer quelque chose de manière nomade par exemple, nous avons créé la première “gymnastique interactive de l’esprit”. Nous proposons des sessions de 7 exercices réalisables en moins de 5 minutes, qui stimulent la réflexion personnelle, aident à prendre de meilleures décisions, à améliorer le sommeil, et plus encore. Tout comme les applications de méditation, nous déclinons notre offre sur d’autres canaux, avec par exemple un carnet de gratitude. Nous devons entraîner notre cerveau, pas seulement nos abdominaux. Notre app est une boîte à outils remplie d’astuces.
Quels sont les challenges auxquels vous avez fait face en créant votre app ?
Il y en a tant ! C’est comme avoir un animal de compagnie, c’est totalement imprévisible. Une app nécessite que l’on s’en occupe. J’ai beaucoup appris et travaillé sur ma patience - si vous voulez que quelque chose soit fait rapidement, ne choisissez pas la tech... Vous avez intérêt à croire en votre projet et vous armer de patience, car il n’y a pas de raccourcis.
Comment pouvons-nous améliorer notre rapport à la technologie dans la vie de tous les jours ? Avez-vous des astuces ?
Premièrement : Instagram est une app incroyable, mais il faut faire attention à qui vous suivez. Assurez-vous de vous abonner à des comptes qui vous apportent quelque chose, à des gens qui véhiculent de bonnes ondes. Il peut s’agir de comptes de citations inspirationnelles ou de personnes dont vous aimez prendre des nouvelles. Ne suivez pas les personnes qui vous font vous sentir mal. Votre estime personnelle est votre armure. Deuxièmement : Prenez un moment pour vous avant d’aller vous coucher. La technologie peut troubler nos rythmes circadiens, ce qui a un effet néfaste sur notre sommeil. Enfin : contrôlez la technologie et ne la laissez pas vous contrôler. Quand vous recevez un message, vous n’avez pas besoin de répondre immédiatement. Mettez des limites à la technologie. Par exemple, lorsque je suis avec des amis ou en famille, je ne regarde pas mon téléphone. Écrire sur papier ces quelques règles peut aussi vous aider à tenir vos engagements envers vous-même.
Il paraît que vous envisagez d’ouvrir des boutiques prochainement. Quel est l’objectif derrière ce projet ?
Effectivement. Lorsqu’on parle de bien-être mental, il y a un facteur très important qui entre en jeu : l’entourage. Nous cherchons à ouvrir une série de boutiques éphémères pour donner vie à l’app et rassembler nos utilisateurs. Nous voulons également vendre nos produits dérivés, comme nos carnets et journaux, afin que notre communauté puisse toucher, sentir, voir, et vivre notre marque.
Vous prônez une approche saine de l’activité en ligne, comment appliquez-vous cela dans votre stratégie digitale ?
La technologie n’est pas nocive, c’est la façon dont nous l’utilisons qui l’est. Sur notre compte Instagram, nous aimons poster des citations inspirationnelles. Nous lançons “The Daily Time Out” sur l’app également, qui offrira un changement de perspective ou un exercice de respiration. Nous voulons simplement stimuler les pensées positives via nos réseaux sociaux.
Comment jonglez-vous entre Happy Not Perfect et vos autres marques, notamment Pop & Suki ?
Happy Not Perfect est mon bébé, donc en ce moment je pense, je vis, je respire Happy Not Perfect 24 heures sur 24. Pop & Suki est une sorte de sœur aînée qui se débrouille très bien et qui n’a pas besoin de beaucoup d’attention, puisqu’elle est déjà grande.
Peut-on avoir des activités à côté de projets entrepreneuriaux ?
J’essaie de voir autant d’amis que possible. Je suis une grande fan de yoga et j’aime beaucoup méditer. Dans ce monde où on nous en demande toujours plus, le temps pour soi est essentiel.
Par Manon Capdepuy