Lawrence Brand avait 26 ans lorsqu’il a parcouru 5000 kilomètres de la Roumanie au Kazakhstan, sur le vélo cargo fabriqué par ses soins. Après avoir traversé la Géorgie et l’Azerbaïdjan, il a terminé son périple incroyable aux frontières de la Chine, avec la certitude que son prototype de vélo cargo, était prêt à être commercialisé.
C’est ce tour de force, entre autres, qui a impressionné le jury de l’édition 2015 de notre concours Space for Ideas et a permis au jeune entrepreneur de décrocher le prix : deux semaines dans une boutique de Covent Garden, à Londres.
Les candidats du concours – sponsorisé par EE et l’Evening Standard –, devaient défendre leur idée et montrer aux juges ce qu’ils avaient prévu de faire de l’espace gagné. L’incroyable histoire et la philosophie de conception de Lawrence ont frappé le jury. Après un mois de préparation intense, il se lançait dans sa boutique à Covent Garden, avec un tiers de ses fameux vélos-cargos Bringley, construits à partir de rien. Pendant les deux semaines d’ouverture, la boutique résonnait de conversations entre explorateurs et entrepreneurs alors que les clients, tablettes en main, concevaient et personnalisaient leur propre vélo Bringley. Le timing était parfait. Il lui a permis de maximiser l’impact de son voyage et d’attirer l’attention de la presse londonienne. « Je pense sincèrement que cela nous a aidés. Nous avons été couverts par l’Evening Standard et nos événements étaient diffusés par Time Out » déclare Lawrence. « Cela a vraiment accéléré notre développement. »
Lawrence a depuis été élu l’un des 30 meilleurs entrepreneurs de moins de 30 ans par Forbes et compte Deliveroo parmi ses clients. L’entreprise qui a révolutionné le secteur de la livraison a approché Porterlight Bicycles, l'entreprise de Lawrence, intéressé par sa démarche logistique de livraison à vélo : « Ils étaient enthousiastes à l’idée d’avoir par un produit sur mesure, de facture londonienne », raconte Lawrence.
Aujourd’hui, le nom de Porterlight revient de plus en plus lorsqu’on parle de la construction de vélos tendance. Pour comprendre comment Lawrence en est arrivé là, il nous faut remonter un peu le cours de son histoire. Alors qu’il était en Suède pour son Master, il a fait de nombreux séjours à Copenhague, où il était impressionné par les infrastructures de la ville ainsi que par la place qu’y occupent les vélos. Il a réalisé que Londres avait besoin d’un moyen de transport qui puisse « éradiquer le trafic tout en nous faisant du bien ». L’idée du vélo cargo était née et avec elle la mission d’encourager les entreprises à opter pour des formes de transport propres et abordables, que ce soit pour les livraisons ou le marketing.
Le premier prototype de Lawrence a été construit dans le salon du bureau/maison qu’il partageait avec dix autres personnes. À 23 ans et avec un travail à plein temps à côté, on peut dire qu’il avait du pain sur la planche. « J’étais motivé par l’envie de gérer ma propre entreprise », déclare Lawrence pour justifier son investissement dans ce projet supplémentaire. « J’ai toujours créé des choses, mais faire cela à plein temps est très agréable. C’est génial d’être son propre patron et d’avoir créativement le contrôle de quelque chose.»
Et quand les mois de soudure, de raffinage et de construction ont porté leurs fruits, Lawrence savait qu’il devait aller encore plus loin et quitter son travail pour entreprendre le périple paneuropéen dont nous avons parlé. « J’avais passé mes week-ends et mes soirées à construire ce prototype, et un beau jour, c’était enfin devenu un vélo », explique-t-il. « Il fallait absolument que je l’emmène en test et il n’y a pas de raccourci dans ce genre de cas, alors j’ai pensé que c’était le moment de prendre des vacances et de faire parler un peu de moi. »
Et qu’est-ce que ça fait de commencer un périple de 3 mois sur un vélo qu’on a construit soi-même ? “Les premières 48 heures ont été terrifiantes, car je n’avais jamais testé le vélo avec le poids du chargement », admet Lawrence. Mais peu à peu les choses se sont mises en place. “J’ai beaucoup appris sur mon vélo », continue-t-il, en expliquant que c’était une opportunité incroyable de vraiment connaître sa création. « Il y avait tellement de choses auxquelles je n’avais pas pensé, alors à mon retour j’ai dû faire de nombreuses modifications. Connaître son produit d’A à Z prend du temps et c’est génial d’aller plus loin que ne le ferait un client normal.
Peu après son retour, Lawrence a saisi l’occasion de participer au concours d’Appear Here, Space for Ideas. « Nous étions dans une période charnière où le produit était prêt, mais où il fallait commencer à faire parler de nous. L’opportunité d’avoir accès à un espace physique et de lancer la boutique dans une zone avec autant de passage était particulièrement attrayante.’ dit Lawrence. ‘Ce n’est pas quelque chose que je prenais à la légère. Je pense que c’est tout à fait logique d’établir le contact avec ses clients. C’est le seul moyen pour une marque de gagner en accessibilité. »
Et qu’est-ce que l’expérience a appris d’autre à l’ambitieux entrepreneur ? « Le meilleur conseil que je puisse donner est de penser à comment faire venir les clients. Il faut se concentrer sur comment les faire passer le pas de la porte » dit-il avec conviction ‘Et se souvenir qu’il faut inspirer d’une manière ou d’une autre. Il faut que tout soit un peu excitant.»
Aujourd’hui, avec comme plans de doubler la production chaque année et de lancer une start-up qui allie vélo et technologie, Lawrence Brand continue sa progression stellaire. Nous sommes impatients de voir ce qu’il nous prépare.
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